Détresse psychologique et après confinement

L’institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) a récemment publié les résultats d’une enquête réalisée pendant la période de confinement COVID-19, destinée à évaluer les conséquences de cette période difficile sur la population française. Les retours montrent l’apparition d’une réelle « détresse psychologique » sur l’état de santé de plusieurs des répondants. Quelle est l’ampleur de cette détresse psychologique et quels en sont les facteurs ? Retour sur ces résultats avec MILTIS.

Evaluer les conséquences du confinement et prendre des mesures post-confinement

Au regard de la situation inédite et exceptionnelle des derniers mois, l’étude menée par l’IDRES du 03 au 14 avril 2020, avait pour but d’évaluer les conséquences du confinement sur la population française. Si les résultats révèlent l’apparition d’une « détresse psychologique » chez plusieurs personnes confinées, ils ont également permis d’identifier les facteurs de cette détresse et de repérer les populations vulnérables qui requièrent aujourd’hui un soutien post-confinement. L’institut explique dans son enquête que « ces résultats encouragent le développement d’actions ciblées à destination des populations, que ce soit pour favoriser leur accès aux soins de santé mentale ou pour modérer l’impact social et économique de nouvelles mesures de confinement si elles devaient être reproduites ».

Une « détresse psychologique » identifiée chez 33% des répondants

L’étude a été réalisée sur un échantillon de personne représentative de la population française, âgée de 18 ans et plus et vivant en ménage en France métropolitaine. Les résultats révèlent l’apparition « d’une détresse psychologique chez 33% des répondants, dont 12% présentent une détresse d’intensité sévère ».

Selon l’IRDES plusieurs facteurs pourraient être associés à cette détresse psychologique et pas seulement l’exposition au COVID-19. A cet effet, le rapport explique que « si le fait d’être exposé au virus constitue un facteur de risque, les conditions et conséquences du confinement semblent jouer le rôle le plus marqué […] et notamment chez les femmes, les personnes vivant avec une maladie chronique, celles bénéficiant d’un faible soutien social, celles confinées dans des logements sur-occupés et celles dont la situation financière s’est dégradée. […] Ainsi, plusieurs grands types de facteurs pourraient être associés à une détresse psychologique au cours du confinement, en lien notamment avec des vulnérabilités en termes d’état de santé et de conditions sociales ou économiques préexistantes ou induites par la situation de crise ».

Enfin, l’étude montre que d’autres facteurs sont aussi responsables de la détresse psychologique ressentie par les confinés et notamment ceux liés à la situation de l’emploi, au nombre de personnes présentes et vivants dans le foyer, à l’absence du soutien social ou encore au temps passé chaque jour sur les réseaux sociaux.

Pour finir, les symptômes qui résultent de l’état psychologique des répondants sont majoritairement orientés autour de « l’aggravation des problèmes de tension ou de stress, de sommeil ou de concentration et du sentiment d’être malheureux ou déprimé ».

Source : Enquête COCLICO en population générale, vague 1 du 3 au 14 avril 2020.


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